Nous quittons Ayac Kala et ses rives salées, et sur le chemin vers Nukus allons visiter la plus grande forteresse du désert : celle de Topra kala.
Située au milieu d'une plaine, entourée de villages et de cultures, Topra Kala n'a pas le mystère du désert comme Ayac Kala.
Elle est néanmoins immense et mieux conservée ; à l'intérieur des remparts, les murs des maisons encore présents témoignent de la vie d'antant.
Mais un vent glacial souffle et notre visite sera vite écourtée....
A Nukus, il fait toujours aussi froid. L'hiver semble s'être abattu sur l'Ouzbékistan en une nuit.
L'animation au marché y est toujours la même ; plus tard, nous retrouvons Kate, professeur d'anglais rencontrée en avril . Nous étions alors aller dans son école parler de notre pays aux étudiants . Nous avons envoyé à Kate un SMS depuis Ayac Kala pour lui annoncer que nous étions de retour de Mongolie et bientôt à Nukus. Elle a cru à une blague de ses étudiants car il lui semblait impossible qu'en 6 mois nous puissions déjà être allés et revenus de Mongolie. Quand on pense qu'il y a des gens qui font en 6 semaines l'aller-retour en Mongolie depuis l'Europe!
Nous passons une partie de la journée avec elle, elle nous guide pour les courses au marché, et nous finissons par un thé agrémenté comme toujours du pain et de nombreuses confiseries, fruits secs,.....
Nous partons pour le Kazakhstan dont la frontière est à environ 500 km. A mi-chemin, il y a Qongirat, dernière ville ouzbek où nous devons faire le plein de carburant.
A l'entrée de la ville, une immense queue à la première station-service ne présage rien de bon.
Dans un rond-point un peu plus loin, notre regard est attiré par un gros 4X4 qui ne ressemble guère aux véhicules locaux. Du toit notre regard descend directement vers le numéro d'immatriculation que l'on trouve bien étrange.... Mais notre préoccupation est ailleurs et nous nous engouffrons dans la première station service. Le 4X4 nous suit et nous pensons qu'il est lui aussi à la recherche de carburant. Tout de suite on nous informe qu'il n'y a de gasoil à la pompe. Une présence à côté de moi, et Marcus nous sourit.
Marcus est un allemand de Leipzig, nouvellement marié à une japonaise ; ils reviennent vers l'Allemagne tout doucement depuis le Japon et Vladivostock. A Duschambé nous avions partagé le même parking et passé la soirée ensemble. Nous les pensions bien loin derrière nous, mais le côté ville-souvenirs de l'Ouzbékistan leur a déplu et ils ne s'y sont pas attardés.
Arrivés la veille à Qongirat, ils nous préviennent tout de suite qu'il n'y a pas de diesel en ville, et que même à Khiva, les pompes étaient déjà à sec. Ils nous proposent d'essayer la filière qui leur a réussi la veille et nous voilà partis à une dizaine de km pour finir dans la cour d'une ferme. Marcus, qui parle très bien russe, discute pour que nous puissions bénéficier de diesel, si toutefois il en reste.... Dans une heure, ils pourront nous fournir les 50 litres que nous demandons. Nous ne voulons pas trop savoir où ils vont s'approvisionner, mais sûrement pas dans un dépôt légal..... Le temps d'aller déjeûner et nous venons prendre livraison de notre précieux carburant.
Nous décidons de rester pour la nuit en compagnie de Marcus et Kotomi dans le désert. Nous passons la soirée dans notre fourgon autour d'un savoureux plat de pâtes et je pense qu'ils auront aussi apprécier le petit déjeuner tout prêt à leur réveil (mais il n'y avait pas de croissants chauds.....) .
Ils dorment dans la tente sur le toit de leur véhicule, mais de mauvaise qualité, elle n'est pas isolée. Il fait très froid et au petit matin des glaçons pendent au-dessus de leur visage. A l'arrêt ils n'ont pas de refuge comme nous. Le fourgon bien chaud est une aubaine pour eux ! Et c'est un plaisir pour nous de leur faire partager notre confort. Nous nous séparons le lendemain car ils se dirigent vers le sud, le Turkménistan, et nous vers le nord. Nous les reverrons sûrement en Europe.
Au Kazakhstan, à Atiraw, l'Oural
sépare l'Asie
de l'Europe.
Nous passons d'un continent à l'autre et découvrons cette ville où nous ne étions pas attardés à l'aller car il faisait très froid.
Sur la place principale, le Town Square, en tournant la tête vers la droite, nous découvrons la magnifique église orthodoxe, murs en briques roses, toits verts et coupoles dorées,
en tournant la tête vers la gauche, nous admirons la superbe mosquée blanche à coupoles bleues,
perdues l'une et l'autre au milieu d'immenses grattes-ciel modernes. Atiraw est le centre administratif du pétrole du Kazakhstan.
Nous envisageons de faire une petite halte sur les plages de la mer Caspienne, mais comme il commençe à pleuvoir et que la température est en baisse, nous précipitons le retour.
Les chameaux font leur fourrure d'hiver. Ils sont très beaux et ne ressemblent plus aux épouvantails dont la peau tombait en lambeaux en avril. Nous sommes facinés par les capacités d'adaptation des hommes et des bêtes dans ces climats si rudes et si extrêmes dans le chaud comme dans le froid.
Bien sûr, un jour tout s'arrête comme en témoignent les cimetières au bord des routes qui ressemblent à de vraies villes miniatures.
Dans les villages, le foin est rentré pour l'hiver. Les meules forment de surprenants labyrinthes à l'intérieur desquels les annimaux sont parqués en hiver à l'abri du vent.
Le foin pour les bêtes et les argols (bouses séchées) pour le feu, pour le chauffage et la cuisine. Les bêtes sont encore dans les "prés" et broutent une herbe rare et éparse. Ils sont souvent sous la garde d'aucun berger et retrouve seuls le chemin de la maison chaque soir.
Et toujours, plus grands, plus beaux et plus nombreux que les villages,
les cimetières kazakhs!
En Russie, il a neigé les jours précédents .
De grandes étendues de steppes enneigées révèlent un paysage assez envoûtant. Sur la route, une épaisse couche de glace cassée donne l'impression d'une route à trous en négatif; sauf que là, cela glisse beaucoup!
Nous retrouvons Elista, cette ville mongole au milieu de la Russie du Sud. Cette fois, les alentours du temple sont blancs de neige.
Le nouveau temple nous semble immense, démeusuré, vide.... par rapport aux temples boudhistes en Mongolie, bas de plafonds, encombrés de banderolles, drapeaux et tissus en tous genres tombant du plafond et qui remplissent tout l'intérieur, limitant l'horizon à quelques mètres.
Même les moulins à prières sont démesurément grands!
Les villages russes sont gais et colorés, surtout sous la neige.
Au bord des routes, les oies font leur promenade. On parie que certaines n'arriveront pas jusqu'à Noël!
En Ukraine, la neige a disparu et fait place à la pluie.
L'Ukraine est parcourue aussi sous un ciel maussade au mieux, et de grosses averses au pire.
Afin de décourager les automobilistes d'aller trop vite, de tels tas de ferraille sont fréquemment exposés aux carrefours.
Pourtant, au moment de la Toussaint, les cimetières ont fait le plein de fleurs artificielles qui les coloreront ainsi jusqu'au printemps.
La température est plus clémente, mais nous ne visitons aucune ville et arrivons vite à la frontière Ukraine -Slovaquie.
Pour la sortie d'Ukraine, nous avons droit à une fouille complète du véhicule, la seule de tout le voyage. Quant à l'entrée en Slovaquie, une attente interminable autant qu'inexplicable nous ouvrira difficilement les portes de l'Europe. Arrivés à 10 heures à la frontière ukrainienne nous entrerons à 21 heures en Slovaquie.
C'est le 9 novembre 2009, on fête les 20 ans de la fin du mur de Berlin.
Et aussi, bon anniversaire, Jo!
Deux grandes journées de conduite et nous arriverons en Allemagne où nous ferons une grande surprise à la mère de Klaus qui nous croyait encore bien loin!
Quelques jours plus tard, nous retrouvons la France, la tête pleine d'images qui déjà appartiennent au passé...
A BIENTÔT!!!!!!!!!!!!!