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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 14:08



 Nous rejoignons Ulaangoom, charmante ville mongole

 


 avec son marché typique de la Mongolie où les wagons de chemin de fer désaffectés servent de restaurant

 

 

Le thé en brique est depuis les temps anciens consommé par les peuples nomades.


 

 

 

Les bottes sont portées tout le temps par les hommes comme par les femmes. Celles-ci sont réservées aux jours de fête, le Naadam par exemple.

 



 

Après avoir fait quelques réserves, nous nous dirigeons vers Ureg Nuur, sereins car maintenant plus rien ne presse. Il ne nous reste que 130 km pour rejoindre la frontière et une semaine de visa.

 

 

Nous restons quelques jours au bord de ce lac magnifique; l'occasion de faire une petite lessive sous les cris des cormorans et autres oiseaux qui nichent sur les îles près du fourgon. Nous nous habituons à n'entendre qu'eux, plus ou moins fort selon le moment de la journée, accompagné parfois du bruit du vent ou du tonnerre.


 

 

Les moustiques viennent parfois nous faire une petite visite, mais très sobre en général ; de même quelques bergers viennent tailler une petite bavette, surtout avec les mains d'ailleurs, car nous n'avons pas trop fait de progrès dans la langue mongole.


 

 

Ils s'assoient près de nous et nous lancent de temps en temps une petite phrase à laquelle nous répondons par de grands sourires. Cette impossibilité de communiquer nous gêne moins maintenant, nous y sommes habitués.


 

 

 



Nous quittons le paradis d'Ureg Nuur, après avoir fait le plein d'eau à une fontaine perdue, pour nous rendre à un autre paradis, celui d'Achit Nuur, un autre lac qui nous rapproche de la frontière et où il y a, paraît-il, plein de poissons....

 

  Là encore, les nomades nous indiquent une route qui n'est pas la route habituelle! Un peu acrobatique par endroits, nous aurons de nouveau le plaisir de rouler en pleine solitude , au milieu de paysages majestueux. Les hauts sommets de l'Altaï russe apparaissent et semblent nous suivre tout au long du chemin.




L'Achit Nuur apparaît ; nous contournons le lac par le sud et recherchons un endroit propice pour nous arrêter. Sur la rive est du lac, de gros taons nous souhaitent la bienvenue. Nous poursuivons notre chemin. A l'extrémité sud du lac se trouvent de nombreuses gers, une sorte de petit village. Nous arrêtons le véhicule pour nous approcher de l'eau. Quelques enfants s'approchent de nous, mais ils sont devancés par les moustiques venus eux aussi nous souhaiter la bienvenue! Nous reprenons la route sur la rive ouest pour nous éloigner des troupeaux et arrivons, après bien des allers et venues, à un endroit surplombant un peu le lac. Je décide de rejoindre immédiatement la rive pour tremper un peu ma canne à pêche, mais le vent de plus en plus violent empêche tout lancer. Je remets à demain ce que je ne peux pas faire le jour même.

Après une nuit mouvementée, le fourgon secoué par les rafales de vent, nous nous réveillons sous le ciel bleu; le lac ressemble à un miroir, pas une ride. Nous voyons bien tourner quelques insectes autour du fourgon et peu à peu, sans doute attirés par la chaleur du véhicule, ils s'agglutinent partout.


 


Je tente une sortie pour pêcher, mais à peine posé le pied dans l'herbe qui borde la rive, qu'une nuée de moustiques m'assaillent de toutes parts. Je remonte illico au fourgon, range ma canne et après avoir nettoyé le plus gros de la multitude d'insectes, nous repartons vers des lieux plus hospitaliers! Nous les trouverons quelques kms plus loin, plus haut et passerons deux agréables journées dans un décor superbe.

 

 

Pour rejoindre la frontière, nous avons sans doute pris la route la plus directe, mais....sans doute doute pas la meilleure! Nous n'aurions pas pu quitter la Mongolie dans la facilité!

 

 

Juste avant le passage de la frontière nous rencontrons deux grenoblois en vélo qui arrivent en Mongolie. Partis en septembre 2008, ils envisagent de rejoindre la Chine, puis le Japon; ensuite ils prennent le bateau pour l'Amérique qu'ils traverseront du nord au sud. Un périple de deux ou trois ans encore.

 

Le passage de la frontière se passera sans difficulté, seulement il demandera 3h30. A la frontière mongole, la « chef » vient voir le véhicule (fouille...). Elle dira « c'est joli » après un rapide coup d'oeil, et nous remontons l'escalier bras-dessus, bras-dessous, comme les meilleures amies du monde.

Après la frontière russe que nous passerons très vite, en une heure seulement car la frontière allait fermer, une douanière nous a aidés pour que les formalités aillent plus vite. Nous la retrouvons dans le village et je lui demande où trouver de l'eau. Elle me prend par la main gentiment et me conduit au puit. En quittant les frontières mongole et russe, douaniers et policiers nous font de grands signes de mains amicaux. Imaginerait-on cela chez nous?.....


 

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 14:01


Voyons, voyons....quelle route choisirons-nous?



Petit yak né il y a très peu de temps. Mais il grogne déjà aussi fort et aussi grave que ses parents! même s'il tient à peine sur ses jambes.


Nous quittons Ulaan-Bataar pour rejoindre la frontière au nord-ouest de la Mongolie, cette même frontière par où nous sommes entrés, à Tsagaannuur. Il ne nous reste plus que 3 semaines en Mongolie et plus de 2000km à faire. De plus, nous sommes dans la saison des pluies, les routes risquent d'être boueuses et il y aura quelques rivières à traverser.

 


Nous nous mettons en route, heureux de profiter du peu de goudron que nous offre la Mongolie et de prendre un peu d'avance. La route longe la voie ferrée sur laquelle s'étire un très, très long train qui remonte vers le nord. Trois locomotives ne sont pas de trop pour tirer ces innombrables wagons!

 

 

Il n'y a que peu de chemin de fer en Mongolie ; c'est essentiellement le trajet du trans-mongolien, une variante du trans-sibérien, qui vient d'Irkousk, passe à Ulaan-Bataar, et se dirige plein sud pour rejoindre la Chine. Quelques rares voies annexes rejoignent des villes minières.

 

Près une centaine de kms sur le goudron, nous retrouvons la piste et peu de temps après notre deuxième embourbement sérieux! De plus il se met à pleuvoir et un vent froid souffle.

 

 

Nous essayons avec les plaques vers l'avant,

 vers l'arrière, sans plus de succès....

 

 

et c'est finalement au tire-fort, grâce à des poteaux de téléphone qui ont eu la bonne idée de se trouver là, que nous arriverons à sortir de ce bourbier,  après 5 heures de travail et d'angoisse à se demander si on finira par s'en sortir..... Les mongols regardent et conseillent plus qu'ils n'aident.


 Le soir, nous avons un col à monter et dans le bourbier présent se débattent déjà de nombreux véhicules. La sagesse nous conseille de dormir au pied de cette montée et d'attendre le lendemain, comme le font d'ailleurs de nombreux mongols. Nous aurons la surprise de trouver, après une bonne nuit de repos, une piste assez sèche et nous passerons le col sans problème. Cela nous rassure de voir qu'en fait, même s'il pleut beaucoup, il suffit d'attendre quelques heures pour que des passages difficiles deviennent sans problème.

 

 


Tout le long du chemin nous rencontrons des touristes mongols qui campent le soir, avec des tentes comme les nôtres, et non pas des gers, et circulent avec de gros 4X4.

 

 

 

Petit remorquage, à travers champ,  d'une voiture qui, on ne sait comment, est arrivée tout en bas du talus...


 

 

Nous nous dirigeons vers Moron, une agréable petite ville, très vivante autour du marché, et où se trouve un petit temple boudhiste à la sortie de la ville.

 

 

Monument en hommage aux lutteurs que l'on trouve dans de nombreuses villes mongoles.

 

 

 

 


Peu avant d'atteindre en ville, un formidable orage éclate juste au moment où nous arrivons sur les quelques kms de goudron. Ouf! Les pistes seraient devenues impratiquables en quelques minutes.

 

 

 

 

Nous nous dirigeons plein nord, vers le lac Kovsgol, « La Perle Bleue de la Mongolie ». La route est un peu pénible, mais le lac est si joli! Un peu trop touristique à notre goût cependant.

 

 


 

 

 

 

 

Les mongols n'utilisent pas les chevaux de bât, du moins nous ne l'avons jamais vu. Quand ils ont des chevaux de bât comme ci-dessus, c'est pour des promenades de plusieurs jours organisées pour les touristes.

 

 

 

Mais les touristes sont aussi mongols ; ils campent sur les bords du lac, regroupés en famille en général. Mais ce qui est différent de chez nous, c'est le calme et le silence qui règnent malgré tout ce monde. On imagine le bruit et la cohue au bord de nos lacs en plein été!

 

 

Il y a de nombreux yaks, ou plutôt des « boeufs grognants » selon l'expression du Père Huc. Ils sont de toutes couleurs, mignons tout plein, et broutent une herbe riche en fleurs multicolores.


Cela me rappelle une dame qui aurait voulu être vache pour brouter les pâquerettes au printemps (les personnes concernées comprendront de qui il s'agit!) Simple petit hommage plein de nostalgie ... je lui offre ce bouquet de fleurs!

 


Les edelweiss ont fait leur apparition aussi et cela dés que l'on atteint l'altitude de 1900 mètres.

 


 


Des petites chèvres cachemire regroupées en troupeau posent pour la photo.

 

 

Et puis il y a une course à pied : les 100 kms du lac Kovsgol. Les coureurs, venus d'Europe, des Etats-Unis, du Japon et d'ailleurs, courent en une seule journée 100 km en une boucle. Une bonne partie du circuit est le long du lac et le ciel a été clément avec eux, un peu couvert pour faire moins chaud, mais pas de vent ni de pluie!


 

Campement des Tsatsans, éleveurs de rennes, dont les tentes rappellent les tipis des indiens d'Amérique.

 


 


Nous continuons notre route et prenons un raccourci pour rejoindre Ulaangoom. Mais nous serons mal conseillés sur le chemin à prendre. Cependant, ce trajet nous fait cheminer sur d'adorables pistes, où bien sûr nous serons tous seuls, franchir des cols au panorama magnifique, au milieu des champs de fleurs, asters mauves, edelweiss et bien d'autres.

 


 

Mais nous avons bel et bien perdu la route et les directions que nous indiquent les rares mongols rencontrés ne sont pas claires et finalement nous conduisent vers notre troisième embourbement du voyage.

 



La roue avant gauche coincée dans un trou, la roue arrière gauche dans la boue, tout le véhicule penche à gauche...nous sommes mal partis! Pas un arbre à l'horizon, et les premiers rochers solides à plus de 100 mètres, donc on ne peut pas utiliser le tire-fort. Après bien des tentatives, Klaus décide de scier les plaques de désensablement pour en avoir 4, et c'est en surélevant tout le côté gauche du véhicule pour le remettre à l'horizontale que nous arriverons à nous en sortir. Encore 5 heures de boulot...... J'ai oublié de dire que nous ne nous trouvions sur aucune piste, ayant décidé de couper à travers les prés pour rejoindre une piste que nous supposions plus loin ; déjà qu'il n'y avait personne sur la piste.....

 

 

C'est vrai que sortie de la boue ne nous avait pas pour autant remis sur le bon chemin. Nous tournerons encore quelques temps avant d'arriver à Sumber, un petit village où nous emmènerons à Arbulag, la ville voisine, un prof de russe en retraite. A 4 km seulement, donc 2 heures de route. Klaus me dit qu'il en avait bavé pour sortir de la boue, à mon tour maintenant d'en baver....en parlant russe! Mais notre compagnon de voyage n'est heureusement pas un bavard et j'aurai le temps de me reposer entre deux « conversations »! Nous apprendrons cependandant que les edelweiss, qui poussent ici comme de la mauvaise herbe, sont utilisées pour leurs vertus médicinales (je n'ai pas compris lesquelles....) et également pour bourrer les chaussures et faire ainsi une sorte de semelle qui j'imagine chaude et isolante. J'aurais aimé en amener un plein sac pour mettre dans mes chaussures de ski de rando (j'ai souvent les pieds froids!), mais le passage des frontières risque de se montrer délicat : comment expliquer à un douanier scrupuleux que je ne ramène pas des fleurs protégées mais seulement de la mauvaise herbe pour chauffer mes pieds?????

 

Nous aurions dû rejoindre la route d'Ulaangoom en roulant plein sud, mais on nous le déconseille : une rivière à franchir, ce qui risque de s'avérer délicat avec notre véhicule. Le conseil s'est avéré des meilleurs ; nous avons longé la rivière le lendemain ; très jolie, c'est vrai, mais, à moins d'un très bon gué......

 

 

Notre raccourci se sera finalement soldé par 100 km de détour ( ce qui est énorme sur des pistes où on ne roule qu'à 20 km/heure en moyenne), un embourbement (5 heures) , mais surtout, surtout, des paysages magnifiques, des fleurs, tellement de fleurs, qui couvrent des montagnes entières, des edelweiss qui scintillent au soleil, innombrables petites étoiles d'argent, fascination permanente du montagnard qui ne peut se lasser de les regarder....

 

Mais nous allons encore avoir l'occasion de perdre notre route, de nous retrouver dans des champs de fleurs ; nous roulerons même au milieu des edelweiss! Le GPS et les points de navigation nous permettront de nous situer et de nous remettre sur la bonne route que nous avions perdue sans jamais comprendre comment. Mais nous n'étions pas seuls! Une voiture russe a aussi beaucoup cherché son chemin, mais cela était plus ennuyeux pour eux : le véhicule avait des problèmes de moteur et leur visas allaient se terminer. Comme quoi, on trouve toujours pire ailleurs!

 

 

 

 

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 05:38

Ulaan-Baatar est une capitale de 1 million d'habitants, donc une grande ville, avec ses nombreuses voitures, ses embouteillages et.... son insécurité, ce qui est nouveau pour nous.



Le cheval, pourtant symbole de la Mongolie vraie, est absent ici. Il faut dire que si quelqu'un s'aventurait à venir à Ulaan-Baatar à cheval, la pauvre bête serait en moins de 5 minutes bonne pour la boucherie, et qui sait... peut-être son cavalier aussi!



Voleurs et pick-pockets sont rois ici et beaucoup de touristes, naïfs comme nous, en font les frais. Tout d'abord, c'est notre porte-monnaie qui nous a été dérobé, sous nos yeux et nous n'y avons rien vu. Le voleur a dû être déçu : il ne contenait que 15 euro. Puis c'est lors d'une bousculade lors de la traversée sur un passage piéton que mon sac à dos a été ouvert. Je l'ai vu à temps, il ne m'a rien été dérobé. Il y a Quentin  aussi, séjour longue durée à Ulaan-Baatar , à qui on a dérobé pour 6000 euro de matériel photo, son outil de travail. Et puis Serge, qui a vu un voleur pénétrer dans son véhicule et prendre deux ordinateurs portables et du matériel photo ; heureusement, il a rattrapé le coupable qui a eu a gentillesse de lui rendre son matériel « en pleine gueule », c'est le cas de dire : son nez en a souffert!



Bref, à part de bons restaurants pas chers du tout, Ulaan-Baatar est une ville où on n'a pas vraiment envie de s'attarder, surtout si on aime les grands espaces.



C'est un arrêt obligatoire pour ceux qui arrivent en avion, ceux qui doivent faire des formalités d'extension du visa mongol, ou un visa pour d'autres pays (Russie ou Kazakhstan ou Chine).

Heureusement, il y a aussi de jolies choses à voir : un grand et superbe monastère, le palais du Khan, des musées, et aussi un peu de montagnes à gravir.



Imaginiez-vous ainsi la capitale de la Mongolie??? la capitale la plus froide du monde...




Pour ne pas rester à Ulaan-Baatar pendant le Nadaam, journées lucratives pour les pick-pockets, nous sommes allés passer ces trois jours de fête dans un parc national, en compagnie d'une famille nomade, Serge et Nathalie et leurs quatre enfants, Loïc et Franck, les jumeaux de 10 ans, la souriante Nina « qui aura trois ans en Mongolie », et la petite Cyrielle, adorable bébé de 9 mois.  Nous avons fait un peu de montagne, et , à mon grand bonheur! du canoé.

 

 

 

 

 

Nous avons passé ensemble de très bons moments.

 


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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 05:37

 

 


Le Nadam, fête nationale en Mongolie, est le temps de diverses manifestations dans toute la Mongolie.
A Ulaan-Baatar, elle coïncide avec le jour anniversaire de l'Indépendance du pays, le 11 et 12 juillet. Mais il ya des Nadaam pendant tout le mois de juillet dans tout le pays. Le problème, c'est qu'il n'est pas possible de connaître les dates et que c'est souvent par hasard que l'on se trouve dans la bonne ville au bon moment. Ce qui nous est arrivé en revenant de Russie , à Bayangol, une charmante petite ville au nord de Ulaan-Baatar, les 8 et 9 juillet.

Les courses de chevaux de 12 ou 20 km sont classées suivant l'âge …... des chevaux et non des cavaliers qui sont tous des enfants à partir de 5 ans.

Le tir à l'arc est le deuxième sport pratiqué mais qui n'était pas pratiqué dans cette ville.
Enfin la lutte donne lieu tout au long de la journée à des combats entre adultes et, de manière moins sérieuse, entre enfants.

Alors que les cavaliers se sont lancés sur la piste à 12 ou 20 km de la ville, entourés de 4X4 et de spectateurs, dans la ville lse lutteurs commencent les combats dans un petit stade improvisé. Ils entrent puis effectuent la danse de l'aigle autour des drapeaux.



Il émane de ces mastodontes une grâce et une sérénité étonnantes. Pas de cris dans les spectateurs, juste quelques exclamations lors des bons coups. Pas de haine non plus entre les concurrents.


Les spectateurs sont sur deux rangs séparés par une corde. Le deuxième rang est occupé par les spectateurs à cheval. Les cavaliers vivent à cheval, ils font presque partie du cheval; ils ne descendent pas pour boire ou manger et se promènent toute la journée sur leur monture. Beaucoup de jeunes filles ou de femmes sont aussi à cheval et nous font de magnifiques sourires lorsque nous les photographions. Tous ont revêtu leurs plus beaux vêtements et se promènent toute la journée parmi les boutiques de foire, tirs sur boites de conserves, vente de cerf-volants, petite gargotte,....Même le match de volley aura ses spectateurs à cheval!


Un grand tumulte se fait et tous les spectateurs délaissent la place de lutte  pour se déplacer quelques centaines de mètres plus loin. Dans un nuage de poussière, piétons, cavaliers et voitures s'élancent vers le même endroit. Au loin, du haut de la colline, des nuages de poussière se déplacent : les cavaliers arrivent, devancés du 4X4 avec drapeau mongol flottant au vent.



Ils dévalent à toute vitesse la pente et arrivent entre deux rangées de spectateurs hurlant les encouragements. Les petits bouts de chou, montant souvent à cru leur cheval, chantent ou encouragent de petits cris leur monture sur laquelle ils semblent flotter.



Ce spectacle est fascinant! Un cheval arrive sans cavalier entrainé par les autres chevaux. Parfois les chevaux titubent à l'arrivée, épuisés tout comme leur jeune cavalier.

 

La remise des prix a lieu à la fin du deuxième jour. Un personnage sans doute illustre entre avec un groupe de cinq enfants, tous à cheval. L'homme chante d'une voix superbe, puis on boit l'airag, lait de jument fermenté, on en verse un peu sur le cheval, et l'entraineur recueille les prix : une boite de coca, un diplôme dans un cadre, une photo. Le groupe sort au pas du cheval en chantant sous quelques discrets applaudissements de spectateurs. Tout se fait dans un calme étonnant, dans la sérénité. Et le prochain arrive et tout recommence.

 

Nous terminerons ces belles journées par une invitation d'une jeune fille à venir rendre visite à sa grand-mère dans une ger. L'accès en fourgon sera assez acrobatique, les pistes étant surtout pour les chevaux, et nous finirons le chemin par la traversée d'une rivière. La jeune fille s'avance tranquillement dans l'eau opaque tout en téléphonant. On s'enfonce dans l'eau jusqu'à l'entrejambe sans voir où nous posons les pieds.



Au retour, je garderai mes chaussures!

Dans la ger se trouve la grand-mère de 80 ans, petite femme aimable, et son frère de 85 ans. De celui-ci émanent douceur et sérénité. D'un voix très douce, il s'exprime en anglais. Il nous dit avoir étudié à Moscou et parler également le russe et le chinois. On nous offre du yaourth; d'une ger voisine, un fils nous apporte une sorte d'omelette.... c'est en fait de la crème de lait, délicieuse même pour nous qui ne sommes pas portés sur les produits laitiers. Le vieil homme nous raccompagne un bout de chemin sur ses jambes plus très sûres. Lorsque je lui demande s'il est allé au Nadaam, il répond que non car...il n'a pas de cheval! A 85 ans, il n'y a pas de problème pour monter à cheval si le cheval est là...... Nous les quittons avec la promesse de revenir les voir lorsque nous reviendrons en Mongolie. Mais seront-ils encore là?

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 05:44




 

 

Voici trois textes (initialement en anglais) qui expliquent ce qui s'est passé pour les monastères du temps des communistes. Ces textes se trouvent au Monastère d'Erdene Zuu à Karakorum :

 

 

 

Jusqu'à 1921, la Mongolie était une « Boudhacracie » quand une révolution amena au pouvoir le MPP, le Part Populaire de Mongolie. En 1924, la Mongolie est devenue le 2ème pays communiste du monde. A ce moment-là, 1/3 de la population masculine était des lamas.

 


1936 : ERDENE ZUU : un monastère florissant

Malgré la séparation des monastères et de l'état par le MPP en 1920, les monastères mongols continuèrent d'exercer une forte influence sur la population.



Les lamas étaient profondément respectés par le peuple qui les écoutait davantage que les leaders du parti. Les communistes, par exemple, étaient obligés de demander aux lamas d'exercer leur influence pour que les bergers assistent aux réunions du parti, faute de quoi la participation était très faible.

 


Erdene Zuu, premier monastère établi en Mongolie, était un des centres de ce pouvoir. 1500 lamas y résidaient et le monastère comprenait 65 temples. Tous les bergers des alentours assistaient aux grandes cérémonies.

 

 

1937 : Destruction de ERDENE ZUU

Il était clair pour les communistes que les monastères, bien que ne gouvernant plus officiellement la Mongolie, menaient encore le peuple. Ils commencèrent à accuser différents dirigeants de monastères d'être contre-révolutionnaires.

 


En 15 ans, toute la vie monastique de Mongolie a été anéantie. Des dizaines de milliers de lamas, dont on n'a plus entendu parler, ont été envoyés en prison. On a estimé à 17 000  le nombre des lamas exécutés soit par balle, soit battus à mort pour économiser les balles... Les corps ont été ensuite enterrés dans des fosses communes ou jetés dans des ravins. Un de ces charniers a encore été récemment découvert.

 


Les jeunes lamas de moins de 10 ans ont été autorisés à vivre et renvoyés à la campagne dans leur famille, menacés de représailles s'ils prenaient part à une cérémonie boudhiste.

 


Des centaines de temples ont été détruits. Seuls quelques-uns furent épargnés et convertis, par les communistes, en musée exposant la vie féodale en Mongolie.

 

 

La destruction de Erdene Zuu eut lieu en 1937. La plupart des temples furent rasés ou sérieusement endommagés. Les hauts lamas furent exécutés, ceux de rang moyen envoyés en prison, et les plus jeunes renvoyés dans leur famille.

Cette élimination du boudhisme mongol servit d'avertissement aux tibétains qui savaient qu'il n'y avait pas de négociations possibles lorsque les chinois ont envahi le Tibet en1952.


 

 

1990 : restauration de la liberté religieuse.

En 1990, d'après une résolution du Grand Khurat, le parlement mongol, la liberté religieuse fut restaurée en Mongolie. Cette année-là, 3 monastères furent autorisés à rouvrir leur portes. Quelques années plus tard, ils seront 170.

 


Mais qui serait intéressé par le boudhisme après 70 années de communisme? L'écrivain chinois Ma Jian a récemment écrit : «  Le communisme peut anéantir les droits individuels, il ne peut pas détruire les traditions d'une nation. » Et cela est particulièrement vrai en Mongolie!

Quand le boudhisme tibétain a atteint les mongols au 7ème siècle, ils l'accueillirent dans leur coeur, et il devint une part essentielle de la construction de leur culture. Leur façon de voir la vie, son sens profond, leur attitude face à la mort, à la nature, étaient boudhistes, et le sont encore en dépit de 70 années de communisme.

En 1944, les temples rescapés de Erdene Zuu (8 sur 65)  sont devenus musée sous le contrôle de l'état.

 


En 1990, 17 lamas ont été autorisés à utiliser le Lavrin Temple (Temple tibétain) pour l'enseignement et la prière.

 

 

Une jeune femme d'une trentaine d'années nous confiait qu'avant 1990, son père faisait parfois venir à la maison un lama retourné à la vie civile en 1937 (il ne devait pas être tout jeune!) pour faire des cérémonies pour sa mère qui était malade. Lors de ces visites, toutes les portes et fenêtres de la maison étaient soigneusement et hermétiquement fermées car son père était membre du parti et risquait gros si on avait su que de telles cérémonies avaient lieu sous son toit.

Le boudhisme restait bien vivants dans le coeur de mongols....

 


Alors que l'on s'étonnait de voir qu'il restait tant de tankas, de statues et d'autres objets anciens, on nous expliqua que lorsque les destructions ont eu lieu, les habitants ont pris et caché ces objets dans leurs maisons ou dans les montagnes; lorsque la liberté religieuse a été proclamée, tous les objets ont miraculeusement refait surface pour rejoindre les monastère.

 

 



 

On se demandait aussi pourquoi certains temples ont été complètement détruits et d'autres épargnés totalement ou partiellement. Les armées communistes étaient soient russes, soit mongoles. Les russes pratiquaient la destruction de façon consciencieuse et systématique. Les mongols, sans doute du fait d'un reste de religion,.....étaient moins assidus, et d'autant moins si le temple à détruire était loin de la capitale ; les temples éloignés d'Ulaan-Bataar étaient d'ailleurs confiés aux troupes mongoles, les troupes russes restant autour de la capitale.


 

 

Quant au chamanisme, présent en Mongolie bien des siècles avant l'arrivée du boudhisme, il est toujours bien là et cohabite harmonieusement avec le boudhisme. La preuve en est la présence de nombreux ovos au sommet des montagnes ou collines, aux cols, et dans n'importe quel lieu de passage. Les écharpes bleues, couleur du ciel, sont signe de croyance chamanique, les chamans étant reliés aux esprits de la nature. Les ovos en sont surchargés; mais on les trouve aussi dans les monastères.

 

Pour terminer sur une note d'humour, laissons le Père Huc nous raconter sa vue sur les ovos en 1844 dans son magnifique livre :

« Souvenir  d'un voyage en Tartarie et au Thibet »

"Bientôt, nous sommes en présence du grand obo, au pied duquel les tartares viennent adorer l'esprit de la montagne; Ce monument n'est pas autre chose qu'un énorme tas de pierres amoncelées sans ordre.A la base est une grande urne de granit dans laquelle on brûle l'encens. Le sommet est couronné d'un grand nombre de branches desséchées, fixées au hasard parmi les pierrres. Au-dessus de ces branches sont suspendus des ossements et des banderoles chamarrées  de sentences thibétaines ou mongoles.Les dévots qui passent devant l'obo ne se contentent pas de faire des prostrations et de brûler des parfums, ils jettent encore de l'argent en assez grande quantité sure ce tas de pierres. Les chinois qui passent par cette route ne manquent pas non plus de s'arrêter devant l'obo, mais après avoir fait quelques génuflexions, ils ont soin de recueillir les offrandes que les mongols ont eu la bonhomie d'y déposer."

 

Sur chaque sommet et à chaque col donc,  on rencontre des ovos. On se doit d'en faire trois fois le tour, en déposant à chaque tour une offrande, qui peut aller du simple petit caillou au billet, en passant par des bouteilles de vodka toujours vides (ont-elles été déposer là vides ou vidées par les esprits?......), des béquilles en assez grand nombre, au autre babiole. Ici il n'y a pas de chinois pour récupérer les offrandes, mais il y a sûrement une âme dévouée pour faire le ménage de temps en temps....

 

 

 

 

 

 

 

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 05:43

Tout le long de la piste, en Mongolie, nous rencontrons ces oiseaux magnifiques qui sont ici en grande quantite.Ce sont des grues demoiselles.





 

Ce petit rongeur est notre compagnon de route. Il y en a plein qui courent partout pour ensuite se cacher vite dans un des nombreux trous. Ils sont presque impossible à photographier car ces petits fripons cessent de courir et restent dans leur trou dés que le fourgon s'arrête! (veuillez donc excuser la mauvaise qualité de la photo....)


Sur la piste nous menant à Ulaan-Bataar nous allions avoir quelques surprises...

Un problème que nous rencontrons dans tous les pays désertiques, que ce soit le Sahara ou l'Asie Centrale, concerne les poubelles! En effet, si les locaux jettent sans vergogne bouteilles plastique,  verre ou autre détritus, en pleine nature, cela nous fait mal de contribuer à cette pollution  d'espaces préservés. Il s'en suit que nous promenons avec nous nos poubelles pendant des jours jusqu'à trouver un dépôts d'ordures, si petit soit-il, où nous pourrons ajouter notre petite contribution....

Cependant, quand nous trouvons en ville une poubelle (c'est rare!), ces poubelles seront emportées et vidées dans le désert, là où nous n'avons pas voulu jeter les nôtres, et le vent emportera les sacs plastiques. Problème insoluble.....

La piste menant à la capitale, comme bien d'autres pistes en Mongolie (vous l'avez d'ailleurs peut-être remarqué sur les photos), longe une ligne électrique ; ceci est d'ailleurs bien pratique pour trouver notre route quand de multiples solutions se présentent à nos roues! Sauf que parfois la ligne prend une route plus directe et traverse des montagnes infranchissables à notre véhicule..... ou se rend dans une autre ville!

 

Tous ces petits détails étant établis, je reprends mon récit.

 

Avisant un tas d'ordures au pied d'un poteau électrique, nous décidons d'y jeter nos ordures accumulées. Surprise! Un grand rapace assis sur ce tas d'ordures décolle. Nous le suivons des yeux un bon moment, et avant de continuer notre route, je me dirige avec les ordures vers le poteau que nous avions dépassé. L'oiseau revient et pique dans ma direction, les pattes tendues vers moi, les ailes vers le haut, en poussant des cris, à quelques mètres seulement au-dessus de ma tête. Je m'arrête, il s'envole plus haut. J'avance, même scénario. (Cela m'était déjà arrivé deux jours plus tôt avec des aigles qui piquaient dans ma direction, et j'avais eu  une bonne frayeur, étant seule, en terrain découvert, loin de tout refuge possible ; je m'étais mise à courir en me retournant sans cesse pour voir s'ils me poursuivaient, ce qu'ils faisaient d'ailleurs tout en gardant la même distance, beaucoup plus haut alors. Mais qu'est-ce que 20 mètres pour un animal si rapide??)


Je retourne vers le fourgon et reviens avec Klaus ; même chose. Nous pensons donc qu'il y a là un nid, et voudrions le découvrir. Lâchement, nous remontons dans le fourgon, à l'abri des coups de bec et de griffes, et faisons marche arrière. Nous découvrons alors la cause de cette agressivité motivée par un honorable sentiment maternel : un oeuf trône au milieu de ce que nous avons un peu rapidement pris pour des ordures, et qui n'était en fait que l'amoncellement d'objets plus douillets les uns que les autres.... Nous ne voulons pas affoler plus longtemps cette mère et partons au plus vite, bien contents de notre découverte.

 

 

Deux poteaux électriques plus loin, nous revoyons un oiseau assis au pied du poteau. Il s'envole et se perche sur le poteau. Nous sommes plus rapides pour comprendre, nous arrêtons le véhicule à côté du poteau, pour découvrir un petit oisillon recouvert d'un fin duvet, qui, curieux, tendait son petit cou à la découverte du grand monde!

 

Nous n'étions pas au bout de nos surprises puisqu'un peu plus loin, une mère est déjà en haut du poteau, alors qu'en bas, ce sont trois oisillons, déjà recouverts de plumes, qui se cachent sous leurs ailes,



alors que la mère, du haut de son perchoir, ne cesse de pousser des cris stridents, sans doute destinés à avertir les petits de sa présence pour les rassurer.

 

Le prochain nid nous montre deux oisillons moins effrayés, qui la tête haute, nous regarde, pendant que la mère silencieuse cette fois, surveille de haut.

 



Ensuite, ce seront deux oisillons plus grands : l'un d'eux essaie de voler, et arrive à décoller; il va assez loin mais ne monte pas à plus de deux mètres du sol. Le frère tente de l'imiter et c'est vraiment drôle de voir ses battements d'ailes totalement inutiles, puisqu'il ne parviendra à se lancer qu'à un mètre du nid.



Ce doit être rageant de voir son frère partir si loin et d'être incapable de l'imiter. Mais nous sommes sûrs qu'à ce jour, il est déjà capable de dessiner de grandes arabesques dans le ciel bleu de Mongolie!

 

Tout le long du chemin, nous verrons ces petits déjà grands qui tentent de faire leur premier envol, souvent sans la présence d'un adulte d'ailleurs.

 

Un spectacle magnifique s'offre à nos yeux : deux oiseaux volent dans le ciel, un petit et un adulte. Le petit vole au-dessus de l'adulte et pique fréquemment sur ce dernier pour repartir vers le haut. Sans doute s'agit-il d'un « cours » de chasse au cours duquel le petit apprend à piquer sur sa proie. Fascinant.

 

 

Devant nous un aigle s'envole et vole devant le véhicule, à 1,50m du sol. Son envergure dépasse la largeur du fourgon, au moins 2,50 m. Nous ferons en sa compagnie quelques centaines de mètres.

 



La ligne électrique change de direction et emmène avec elle les nids et les oisillons. Heureusement pour nous d'ailleurs, sinon nous ne serions jamais arrivés à Ulaan-Bataar!!!!

 

Nous vous faisons part de nos découvertes dans l'ordre chronologique où elles se sont présentées. Peut-être avez-vous, comme nous, remarqué que plus on s'approche d'Ulaa-Bataar, plus les oisillons sont âgés. Cette progression reste un mystère, d'autant plus que les nids étaient très proches les uns des autres.

 


Un peu plus loin, de proche en proche, des aigles sont assis au bord de la piste, comme  des balises indiquant le chemin. Ils ne s'envolent pas à notre passage, seulement si on s'arrête. Nous nous arrêtons à chaque fois.... au début, puis , blasés, nous ne les regardons plus qu'à peine.

 


Ces grands rapaces que nous rencontrons si souvent en Mongolie, nous sont devenus familiers. Ce que nous ne voyons jamais chez nous, ce sont ces nids, à même le sol, au pied des poteaux électrique. Pourquoi pas au sommet comme chez nous? Dans le désert de Gobi, nous avons déjà vu les nids sur le sol, mais là-bas, il n'y avait absolument rien en hauteur, tout était plat. Y-a-t-il ici moins de prédateurs?

Alors que chez nous les aigles et autres rapaces ont un vaste  territoire, en Mongolie ils vivent en grand nombre, comme en  famille, très proches les uns des autres.


 

 


Je signale que vos mails sont toujours les bienvenus; ils nous permettent de nous relier de temps en temps à notre pays, et savoir que les amis pensent toujours à nous, là-bas au loin,   fait bien plaisir....

A Mandalgov, après avoir lu plusieurs de vos mails, je suis sortie songeuse du cyber café; relevant la tête dans la rue, j'étais surprise de voir le désert et des visages mongols ; vos mails m'avaient ramenée pour quelques minutes, vers la France.

 

Nous espérons vous avoir fait rêver avec notre « Route des Oiseaux ». Ces rapaces si exceptionnels chez nous, ont dû faire partie de la vie de tous les jours de nos lointains ancêtres, comme c'est le cas ici; ces grands oiseaux alors n'avaient sûrement rien à craindre des hommes et n'avaient pas besoin d'être protégés. Ce sont nos amis et ils se mettent au bord de la route pour....regarder passer les touristes!

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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 03:24










Construction d'une ger. L'armature en bois est en place et est en train d'être recouverte du feutre.

 

 

 




Les motos sont très nombreuses en Mongolie. De construction chinoise, elles sont très résistantes bien que leur utilisation soit essentiellement en tout terrain avec un, voir deux voir trois passagers et une quantité de bagages impressionnantes. On les voit de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que l'on s'approche des villes. Dans des endroits isolés, elles permettent également le contact d'une ger à l'autre.



La journée avant Tsetserleg sera riche en évènements.


Tout d'abord, nous aurons notre premier embourbement.



Petite expérience intéressante nous montrant que les mongols ne sont pas très empressés pour aider les autres véhicules, du moins à cet endroit. Alors que nous en étions a la fin du travail et que je poussais le fourgon qui patinait sur les tôles, une voiture s'est quand même arrêtée et 3 robustes gaillards ont définitivement sortis le véhicule.

 

 

 

 

Les pannes d'essence ou les pneus crevés ne sont pas rares chez les mongols.....

 

Sur la route, un motard en panne nous demande une pompe pour gonfler son pneu. En fait, il a crevé mais n'a pas encore démonté le pneu. Par contre, il avait démonté une bonne partie de sa moto (c'était la roue avant qui était à plat...) Bonne âme, Klaus se propose de l'aider et....fera tout le boulot. Le motard est très heureux de poser pour la photo ; pour lui rien ne presse, il a  le temps, et c'est la fête! c'est bien la première fois qu'un étranger s'arrête!

 

 

 


 

 




  Tsetserleg

 

 

 

 

 

Alors que nous gravissons les marches d'un temple boudhiste, nous sommes rattrapés par un mongol, professeur en vacances au lycée de la ville.


Il nous fait crapahuter dans les rochers pour nous présenter ces boudhas peints à une date indéfinie, mais il y a longtemps, ça c'est sûr!

 


Il ne parle pas l'anglais,  peu russe , mais il n'empêche que nous passerons plusieurs heures avec lui sans avoir le temps de nous ennuyer!

 


Nous allons voir ensuite un ancien monastère boudhiste, datant du XVI ème siècle. La visite se fait avec notre guide improvisé qui la rendra très vivante. On ouvre pour nous les portes du monastère qui étaient encore curieusement closes, bien que nous ayons vus déjà quelques touristes dans la ville.

 


Ce monastère a eu la chance d'être converti en musée par les bolcheviques et ainsi d'échapper à la destruction.

 

 


Une ger montée dans un des salles du temple présente tout l'ameublement et les ustensiles traditionnels.

 

 

 

Masques boudhistes anciens (à l'attention de Claire)

 

 

Notre guide.....


 

 

 

Mosaïque sur le mur de l'école construite en 1971 : " Offert par le peuple soviètique au peuple mongol"


Karakorum.

 


La ville a été la capitale de Gengis Khan au XIII ème siècle, puis fut totalement détruite. Au XVIème siècle, sur les ruines du palais du Grand Khan, a été construit un immense temple boudhiste, constitué en fait d'une multitude de temples rajoutés au fil des générations. La plupart de ces temples sont d'architecture chinoise, ayant été construits lors de la période mandchoue. L'ensemble atteignait 68 temples. Le bolchevisme a fait raser la quasi totalité des temples en1936 ; quelques uns ont néanmoins été épargnés.

 

 

 


 

 

C'est un bonheur de se promener dans l'enceinte du temple, de découvrir, sitôt la porte ouverte par le guide, les statues de boudhas, trois par temple. Un grand gong annonce notre arrivée!

Ces temples sont à l'heure actuelle convertis en musée sauf : 

 




 le temple tibétain est redevenu un monastère en 1990 et compte de nouveau quelques moines.

 

 

 

 

 

De Karakorum, nous prenons la route vers Mandalgov, dans le désert de Gobi.

 

  Erdenedalay. Nous nous arrêterons dans cette petite ville perdue dans le désert et bien oubliée des touristes, le temps de visiter le monastère où sont regroupés quelques lamas depuis 1990

 

 

 

 

 


 


Les pistes sont de moins en moins fréquentées, moins faciles à trouver aussi et nous avons à plusieurs reprises la nécessité de revenir sur nos pas. Nous ne rencontrons plus aucun véhicule, sauf dans les villes.

 


Dormir dans le désert ou dans la steppe, en l'absence de tout bruit, de toute lumière, seuls ou avec quelques oiseaux ou troupeaux qui paissent à proximité, cela est un bonheur qui ne peut se décrire, un privilège inconnu de nos pays où la pollution du bruit s'accompagne de la pollution de la lumière artificielle. La nature à l'état pur...

 

 

Plus nous avançons, plus le paysage devient désertique. Quelques dunes font leur apparition, les troupeaux se raréfient puis disparaissent; de même pour les gers. De nouveau, nous nous trouvons dans ce paysage minéral où il n'y a plus guère de vie, sauf quelques lézards qui traversent çà et là.

 


Les couleurs roses ou violettes, le plat à l'infini ou quelques petites collines, tout est là pour nous dire que nous sommes petits, petits,....

 

 

.

 

Mandalgov. Ville endormie dans le désert. On a l'impression qu'ici, tout se joue au ralenti.


 

Monument soviétique à la gloire du travailleur soviétique et mongol.

 

 

 


Toutes les routes de la ville sont goudronnées, ce qui ne nous a pas empêchés d'aller nous ensabler en plein centre!!!

 

 

 

 

 

Cité minière dans le désert de Gobi

 

 


 

C'est bon! C'est notre direction!

 

Nous partons, par une toute petite piste que nous aurons bien du mal à trouver, vers les rochers de Baga Gazrin Chuluu.

 


Cet enchevêtrement de gros blocs granitiques, aux couleurs changeantes, sera pour nous l'occasion d'une halte de deux jours et de superbes balades à pied;

 

 

 

 

 

 


 Escaladant les rochers, passant d'une vallée à l'autre, d'un sommet à l'autre, nous découvrons des nids d'aigles que nous observons de nos postes en hauteur, jumelles en main. Quelques chamois font leur apparition sur un sommet et se découpent en ombres chinoises sur le ciel bleu, histoire de nous faire un petit coucou. Et nous verrons des argalis, genre de bouquetins du Gobi, espèce rare même dans le désert de Gobi. Ils reviendront deux soirs de suite et resteront à paître sur le versant face au nôtre jusqu'au coucher du soleil.

 

 

 


Le garde du parc vient nous rendre visite ; dévore des yeux les documents que nous avons apportés de France. Son bonheur fait plaisir à voir lorsque nous lui offrons un superbe livre de photos de nos montagnes. Merci Françoise!

 


Le soir, avant le coucher du soleil, des aigles viennent tournoyer à basse altitude au-dessus de notre véhicule. D'abord 4, puis 5 autres, ils se rendent ensuite tous dans la même direction, sans doute pour une rencontre au sommet...

 


Nous voyons des touristes arriver en jeep, rester au maximum ½ heure , et repartir à toute vitesse vers un autre site. Nous apprécions notre bonheur de pouvoir déguster cet endroit et de nous retrouver le soir seuls dans le silence, et non pas dans le bruit d'un camp de gers très peuplé.

 

 

Nous quitterons cet endroit le coeur heureux de toutes ces rencontres d'aigles et d'annimaux et prenons la route d'Ulan-Baatoor, sur laquelle d'autres surprises nous attendent...



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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 03:12


Vous êtes nombreux à demander ce qu'on mange. On reconnaît bien la les francais qui ne pensent qu'à la bouffe!!!

Nous allons donc faire une petite revue de l'alimentation d'Asie Centrale.

Je ne pense pas que ce qui vous intéresse est de savoir qu'à Tosontsengel, nous avons fêté notre arrivée en Mongolie avec du confit de canard sur lit de pommes de terre, arrosé d'un Montbazillac, et une petite Chartreuse en digestif?

 

La cuisine d'Asie Centrale est assez uniforme donc assez simple à décrire.

D'abord les soupes, qui sont toutes à base de bouillon, avec carottes et pommes de terre et petits morceaux de viande. Ce sera soit du Borch quand il y a aussi des bettraves rouges (parfois d'ailleurs seulement des bettraves), soit du Langnan quand on y rajoute des pâtes très épaisses et longues. En Sibérie, ce seront même des spaghettis.

 

Les salades sont plus fréquentes en Ouzbékistan, tourisme oblige! Dans les autres pays, les oeufs mayonnaise sont rois, et parfois un peu de salade tomate-concombre  largement arrosée de mayonnaise.

En Ouzbékistan, Kazakhstan et Russie (Sibérie), les brochettes de boeuf, mouton, poulet et les chachliks (brochettes de viande hachée) sont de tous les repas. Elles sont cuites devant les restaurants sur des petits barbecues au bois ou charbon.

Le plat national d'Ouzbékistan, le Plov, est à mon goût une petite merveille. On le cuit a l'extérieur, dans un grand chaudron à coté duquel la plus grande poêle à paella ne semblerait qu'un couvercle de bocal! On y met de l'huile en grande quantité : mélange 2/3 d'huile de coton et 1/3 d'une autre huile que nous ne connaissons pas. L'huile de coton a une odeur désagréable et, pour éliminer cette odeur, il faut la faire chauffer pendant 10 minutes jusqu'à la limite de prendre feu. Cela vous expliquera peut-être pourquoi on cuit le plov à l'extérieur, et cela explique avec certitude pourquoi nous n'avons jamais essayé la recette dans notre fourgon ! Dans cette huile, on fait cuire le riz (je n'ai jamais réussi a savoir si on rajoutait de l'eau ou pas...) ; puis on fait cuire les carottes jaunes ou oranges que l'on trouve déjà découpées en lamelles sur tous les marchés. Les femmes les coupent au couteau aiguisé avec rapidité et dextérité, sans regarder, tout en papotant avec la voisine. Je suis sûre que si je faisais la même chose en trois fois plus de temps et en regardant, je n'aurais plus de doigt au bout de 10 minutes! On fait cuire ensuite la viande qui est quasiment du confit de boeuf.

 

 


Sur l'assiette, on dépose le riz puis les carottes et enfin un peu de viande. Le tout est certes bien gras et pourtant c'est très digeste et pas du tout écoeurant. Quand le chaudron est vide, il reste au minimum 1 litre d'huile dans le fond.

Le cuisinier du plov ne fait que cela. Il cuit le plov, prépare les assiettes qu'on lui amène, nettoie son chaudron. On ne fait le plov qu'à midi.

On trouve aussi du plov au Kazakhstan et en Sibérie, mais il n'est pas si savoureux. J'en ai vu aussi sur les menus mongols, mais seulement sur les menus.... 

 


 

 

 

 

Menu mongol, pas toujours facile à déchiffrer. Les russisants pourront néanmoins lire la dernière ligne à droite (Lipton) et trouver le café en bas à gauche. Mais ce jour-là, sur ce grand menu, il n'y avait de disponible qu'une salade d'oeufs et des raviolis.

 

Ensuite on trouve des Katliétis, sorte de beefsteacks hachés ou de boulettes de viande hachée à base de mouton, boeuf ou cheval. 

 

Dans les marchés mongols ou dans certains magasins, on trouve aussi cela :

 

 

 

Sorte de bugnes servies sans sucre et  vendues.....en grand sac(1kg environ!)

 

En Ouzbékistan, il y a les Samsas,  chaussons de pâte fourrés à la viande, délicieux quand ils sont chauds.

 

 

Les Pelmiénis ou mantis sont des raviolis en général cuits a la vapeur, farcis de viande de mouton en général. En Mongolie, il n'y a pratiquement que cela. Un seul gros ravioli (il en faut 4 pour un repas) coûte 250 T soit 1/8 €(12,5 cents pour les mauvais en calcul). Quelquefois on les trouve frits. En Mongolie, on les appelle "bouses"...

 

 

Plat mongol avec les différentes "spécialités"

 

 

 

 

Thé mongol : il s'agit de lait (chameau ou yak?) un peu salé, avec avec rien, mais vraiment un rien! de thé, et allongé d'eau.


Partout, la graisse d'animal est consoméee, un peu comme une délicatesse. On la trouve donc dans les brochettes ou de gros morceaux de gras alternent avec les morceaux de viande.



Dans les samsas et les pelmiénis, elle se retrouve sous forme de petits cubes de ½ cm de côté. C'est plus difficile à retirer pour ceux qui, comme moi, ne sont dejà pas carnivore, ne supporte pas la graisse d'autre part, et ...... ont un certain dégoût pour l'odeur du mouton!

 

 

En conclusion, nous dirons que la cuisine d'Asie Centrale est bonne, mais qu'il ne faut pas en abuser. Heureusement, nous ne sommes dans les villes qu'au maximum un jour sur trois, les occasions de manger au restaurant sont assez rares. Le meilleur restaurant que nous avons trouvé jusqu'à maintenant est un fourgon gris argent et est ambulant. Là, il n'y a jamais de déception!!!!

 

 

Salade locale dans restau ambulant; elle nous suit partout....

 

Les petites boutiques de Mongolie en particulier (mais cela est vrai pour toute l'Asie Centrale) regorgent de bonbons, chocolats et gâteaux. Cela occupe un bon tiers du magasin. Le deuxième tiers est occupé  par les boissons : jus de fruits un peu, bière un peu plus, vodka...beaucoup! et le dernier tiers est pour tout le reste (pâtes, riz, lessive, ....)

 

 

 

Shopping pour un départ de trois à quatre jours dans le désert.

 

 

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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 09:06


Pour en savoir plus sur la Mongolie Presentation de la Mongolie

                                                                                  Infos pratiques : la Mongolie




Almaty et Semei sont au Kazakhstan
Barnaul et Novosibirsk sont en Russie (Sibérie)
Wulumugi est en Chine







OLGI

Notre première étape mongole nous a reservée quelques surprises. D'abord au niveau de la ville. Nous sommes ici dans une capitale d'Aimag (région). Pourtant la ville est assez petite et ce qui semble étrange, ce sont les murs complètement fermés qui donnent sur la rue. En fait, le froid l'hiver, la chaleur l'été, et les vents de sable, font que les maisons n'ont quasiment pas d'ouverture. Entrant dans un bar, nous passons un sas, puis pénètrons dans un coquet petit restaurant. L'extérieur ne permettait pas d'imaginer l'intérieur. Et il en est sans doute ainsi dans toute la ville. Petite ville dont on a vite fait le tour d'ailleurs. Le froid est mordant, le vent remue sable et poussière. Les yeux pleurent, la poussière s'infiltre partout.

Nous avons compris pourquoi les mongols avaient les yeux si bridés : d'une part du fait de la lumière très vive du soleil, d'autre part, le sable dans les yeux. Nous ne savons pas encore combien de temps il faut pour devenir mutant...peut-être qu'au retour, nos yeux se seront aussi quelque peu allongés...

 

 

 

 

Mais il ne faut pas désespérer car le vent cesse soudain, le soleil fait son apparition et la tempréature s'élève. Elle continuera de s'élever les jours suivants pour atteindre les 33°.

 

 

 

Nous nous dirigeons vers Hovd. Le paysage est superbe.



Nous longeons l'Altai à l'ouest, qui forme la frontière avec la Chine, ponctuée de sommets de 4000 mètres et plus. Nous passons un col à 2600 mètres. La piste ne nous permet pas d'excès de vitesse, mais nous avons le plaisir de retrouver les pistes, la recherche du chemin en l'absence de tout panneau (ou ils sont si rares !), franchir des gués, pas encore très profonds.

 

 

 

 

Les gers sont partout, au bord du moindre cours d'eau,  et les flancs des  montagnes sont parsemés de nombreux troupeaux de moutons, chèvres, vaches, chevaux et quelques yacks. Ce pays est désert mais semble partout habité, car un petit point blanc est toujours là pour signaler une présence humaine.

 

 

 

Les terres vierges sont loin de la Mongolie : ici, chaque ger est équipée de panneaux solaires et antenne satellite....La plupart du temps, un 4X4 ou un camion ou une ou deux motos stationnent devant la ger

 

 

 

Et puis parfois, nous roulons des heures, il n'y a plus d'eau, il n'y a plus de troupeau, plus de ger, plus de présence. Nous sommes absolument seuls et nous sommes bien.


NB Une ger ou une yourte, c'est pareil ! Yourte est le nom soviétique....

 

Hovd

 Deuxième ville mongole sur notre trajet. Triste. Les gers sont comme enfermées dans des clôtures de bois, par deux, par trois ou seule. Parfois, une construction de bois les accompagne. Nous avons l'étrange impression, dans ce pays aux vastes espaces, d'une soudaine promiscuité, d'un enfermement qui ne colle pas avec la vie nomade symbolisée par les gers. En fait ces clôtures sont là  pour se protéger du vent violent et fréquent dans ce pays.


Les habitants se dirigent vers les points d'eau, où l'eau est vendue, avec leurs chariots chargés de bidons, en voiture ou encore à pied. Une aubaine pour nous cependant,  nous n'aurons pas de problèmes pour trouver de l'eau.

 

 

 

Et puis nous longeons la rivière pour trouver cet endroit idyllique tant convoité. Entre quelques gers, au milieu des troupeaux, nous « dressons notre camp » au bord de la rivière. C'est samedi et beaucoup de « citadins » viennent au bord de l'eau se reposer ou se baigner. En fait, l'eau est étonnamment tiède et ce sera avec un plaisir immense que je pourrai me lancer dans ma première grande lessive du voyage, trois mois après le départ!!!! Un vent chaud sèche le linge sitôt étendu, le ruisseau rince facilement le savon, ce qui n'est pas le cas quand on ne dispose que d'une petite bassine. Vous qui, sans refléchir, remplissez vos lave-linges pour les vider deux heures après et récupérer un linge impeccable, ayez la prochaine fois une toute petite pensée pour nous.....

 

 

 

Klaus, qui n'a pas encore complètement récupèré, en profite pour se reposer, dormir, ou faire quelques petits amènagements en hauteur sur le toit du fourgon.

 

 

 

De Hovd nous nous dirigeons vers Altay; 450 km de piste avec beaucoup de tôle ondulée, au milieu d'une large vallée très sèche, du caillou seulement ; de part et d'autre, les montagnes parfois enneigées sont notre seul point de réjouissance. Deux jours et demi sont nécessaires pour ce pénible trajet ; nous décidons de changer notre itinéraire et de remonter, après Altay, vers le nord et les montagnes verdoyantes.


                  

                         Tourbillon de chaleur dans le désert


En route, nous rencontrons peu de vie sinon quelques vestiges anciens.

 


Quelques gers au loin au bord d'un lac ou d'une petite rivière, quelques camions, minibus ou 4X4 qui roulent jours et nuits pour couvrir ces longues distances. Ces véhicules sont surchargés et font des voyages qui peuvent durer 50 heures, les gens entassés les uns sur les autres, dans la chaleur et la poussière. Lorsqu'ils font un arrêt, nous sommes stupéfaits de voir tout le monde que l'on peut faire entrer dans ces petits véhicules!!!! Une fois de plus, notre fourgon nous semble un 4 étoiles, même s'il est un peu plus lent....

 

Altay

 

 

Nous entrons dans une jolie petite ville; une ville qui ressemble à toute ville avec une place centrale, un temple boudhiste, des gers et des maisons de bois, toujours encadrées de palissades, mais bien arrangées.



Il y a des magasins aussi et un marché. Difficile de trouver des légumes. En fait, le vent souffle fréquemment et soulève des tourbillons de poussière; alors, le marché est à l'abri ; à l'intérieur de murs, ce sont des petites maisons borgnes avec une toute petite porte. On y entre pour y découvrir des pièces de rechanges de voiture ou motos, des chaussures, du bric a brac et quelquefois....des légumes! Quel bonheur de faire le plein de légumes frais, tomates, concombres, poivrons, même si cela est un luxe pour la population locale (1,50 €/kg). Nous savons que nous partons pour plusieurs jours avant la prochaine ville.

 

Nous nous dirigeons vers le nord, Uliastay. Progressivement, le paysage devient moins sec et un peu, un tout petit peu d'herbe tapisse le sol par endroit.

 

 

Dédicace à Gérard et Pierre-Yves :

 

Arrêtés à un col pour faire des photos, nous les avons entendus venir. Locaux? Non, le bruit de moteur n'est pas celui des motos locales. Ils semblent peiner ; je les attends, caméra à la main, puis apparaît le premier, un peu difforme avec son chargement; puis un deuxième, puis un troisième. Lentement, ils 'arrêtent l'un après l'autre et calent bien leur lourde moto.



Trois allemands avec une BMW 1150, une Transalp et une autre 650, Yamaha je crois. Ils ont fait demi-tour car ils ont rencontré du sable impossible à franchir, d'autant plus qu'ils ignoraient sur quelle distance le sable continuait. Ils nous ont regardé avec un rien d'envie quand ils nous ont demandé nos dates de départ et de retour. Partis il y a deux semaines et demi d'Allemagne, ils ont 6 semaines au total pour faire le voyage. Ils n'avaient pas le temps de s'arrêter plus et nous les avons vus repartir très lentement, épuisés, le moral bien bas d'avoir perdu une précieuse journée.

 

 

 

 

  Nous avons continué notre route, nous n'avons pas rencontré de sable, et nous pensons qu'ils ont fait demi-tour juste avant que la piste ne devienne très bonne, quelques 50 km plus loin du point de notre rencontre...à chacun son destin.

 

Nous nous arrêtons à un autre col pour passer la nuit, et nous grimpons sur un sommet voisin pour admirer le coucher de soleil.

 


Par-ci, par-là, une ger ou deux ; le bétail rentre à la « maison », le soleil se couche et tout le monde dort. Entre minuit et deux heures du matin, plusieurs véhicules circulent sur cette route où ne rencontrons pratiquement personne de jour. Ce sera  le cas presque à chaque arrêt en pleine nature!

 

 

 

Le lendemain, surprise! Un pneu est crevé. Klaus décide de le réparer tout de suite. Il ne sera pas seul longtemps pour faire le travail.



Très vite un cavalier arrive au galop, met pied à terre ; tenant toujours son cheval par les rênes, il aide Klaus comme il peut , et regarde beaucoup. D'autres viendront le rejoindre puis repartiront.

 


Je photographie et filme la scène qui est quelque peu cocasse! Le cavalier devance les gestes de Klaus, connaissant parfaitement la procédure de réparation ; pourtant, je ne crois pas qu'il ait eu souvent à mettre une rustine à son cheval.....

 

 

 

 

 

 

Ces rencontres sont très amicales. On ne parle que par gestes puisque le mongol nous est tout aussi inconnu que pour eux l'anglais ou même le russe, mais il y a quelque chose de simple, de sain, de franc qui passe. Pour deux d'entre eux, Klaus a tiré  la photo sur papier. Le bonheur dans leurs yeux était leur remerciement, puis le jeune a dit doucement « Spassiba », comme un merci en plus. A notre départ, tous les cavaliers étaient remontés sur leur cheval et nous faisaient de grands signes d'adieu.

 

 

 

Uliastay

Les villes changent au fur et à mesure que nous nous rapprochons du centre de la Mongolie.


Il y a toujours ces alignements de palissades en bois où sont parquées gers et cabanes en bois, mais cela semble plus léger. En fait, ces parcs doivent être surtout destinés à l'hiver quand le froid interdit tout paturâge et que les nomades deviennent sédentaires le temps d'un hiver.

 

 

 

Le paysage a changé. Le temps aussi. De lourds nuages noirs déversent parfois leur lot de pluie. Tout est vert, les troupeaux immenses paissent sur les côteaux.


Les forêts font aussi leur apparition. Essentiellement des mélèzes qui couvrent le flanc nord des montagnes, mais vers les sommets seulement, ajoutant une note d'un vert nouveau au paysage.



Les yaks sont très présents aussi, par troupeau de plus de cent souvent.

 

 

 

 

Nous arrivons après le temps des naissances et c'est merveilleux. De jeunes poulains, mal équilibrés sur leurs pattes, se tiennent à l'ombre de leur mère;

 

 

 

les agneaux et cabris, petites boules de laine grises, blanches ou noires, courent en tous sens;

 

 

 

mais ce sont les jeunes yaks qui ont notre préférence! Les tous petits restent avec leur mère alors que les plus grands se regroupent en bandes d'ados espiègles. Ils n'ont pas encore de longs poils, sans doute parce qu'ils sont nés après l'hiver, mais une douce fourrure frisée dans laquelle on aimerait passer la main. Ils restent sur la route, bravaches, à nous regarder arriver, puis se sauvent au dernier moment en cabriolant. Les yaks ont d'ailleurs une amusante manière de lancer vers le haut leurs pattes arrière losqu'ils démarrent un spring!



Les fleurs sont aussi au rendez-vous, principalement des tapis d'iris sauvages violets ou jaunes. Les genêts commencent aussi à fleurir mais dans les endroits plus secs.

 

Tosontsengel

Cette ville vit pratiquement du commerce et du travail du bois car la région est très boisée.



C'est aussi une ville que l'on croirait sortie du far-west. Les hommes viennent faire leurs courses à cheval et garent leur « véhicule » à coté des voitures, des motos. Ils cheminent lentement dans les rues et on ne serait qu'à peine surpris de trouver John Wayne parmi eux....


 

Quittant la ville vers Tsetserleg, nous circulons sur une piste guère entretenue et supposons rapidement qu'une nouvelle piste doit exister et que nous sommes sur l'ancienne.


Nous continuons néanmoins et traversons de magnifiques vallées, peuplées d'immenses troupeaux, quelques gers çà et là dont les habitants nous regardent passer tels des extra-terrestes

 

 

 

 

 


 La piste est acrobatique  par endroits. Notre brave fourgon conduit d'une main experte par  Klaus viendra à bout de tous les obstacles. Et nous rejoindrons bien plus loin la nouvelle piste.....

 

 

 

 

 La température a chuté et frôle de nouveau les 0°; nous arriverons à peine à 6° au cours de la journée. Toujours un vent glacial accompagne ces baisses de températures. Nous voulions nous arrêter quelques jours auprès d'un magnifique et immense lac, mais le froid et le vent ne nous permettant guère de sortir du fourgon, nous préférons continuer tout de suite notre route.

 

 

 

 Nous sommes finalement arrivés à Tsetseleg où nous avons eu la joie, en entrant dans la ville, d'avoir un appel d'Antoine sur notre portable. Enfin il arrivait à nous joindre!

Nous avons pris dans certains pays une carte sim. Mais pour la Mongolie, nous avions rencontré un probleme de taille : la personne nous ayant vendu la carte ne parlait ni anglais, ni russe, et était de plus submergée de clients. Les explications étaient rares et le numéro de téléphone donné....faux. Mes SMS n'arrivaient pas à destination, et pour comble de bonheur, le téléphone ne passe que dans les villes où nous sommes rarement; ajoutons à  cela un décalage horaire de 6 heures qui limitent encore les zones d'appel....

 

Le lendemain, à Tsetserleg, plus de nuages ; un magnifique soleil et l'absence de vent baigne la ville d'une douce température sous un ciel bleu merveilleux.

 

 

La Mongolie est le pays du changement, un jour froid, un jour chaud ; une vallée très sèche  d'un côté d'un col et la verdure de l'autre côté.

 

Rien n'est jamais acquis....



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