Pour en savoir plus sur l'Ouzbekistan, cliquer ici : Présentation de l'Ouzbékistan
Nous quittons le Kazakhstan sur une piste, la première depuis notre départ. Nous n'avons aucune idée de ce que peut être une piste ici sous la pluie. Mais il ne pleut plus et la piste est assez bonne, même si nous ne sommes en moyenne qu'à 40km/h avec quelques pointes à 60! mais nous avons connu bien pire! Donc bonne surprise. Nous arrivons à la frontière kazakhe. Il faut attendre, c'est le déjeuner et tout le poste de douane est à table. La queue de voitures et camions s'allongent de part et d'autre de la frontière. Une bonne heure plus tard, nous entrons dans la zone frontalière kazakhe. Pas de problème. L'entrée en Ouzbékistan? Cela va tout seul! Personne n'aura voulu voir l'intérieur du fourgon. Un plaisir! En 1h3O, pause déjeuner non comprise, nous aurons passé la frontière. De mieux en mieux.
Et nous voilà en Ouzbékistan, notre 5ème nouveau pays dans ce voyage. Et tout change d'un coup : ici c'est l'Orient. Les visages ne sont plus ronds aux yeux un peu bridés, mais très bronzés et plus anguleux. Les hommes sont revêtus de longs manteaux de velours de coton brodés bleu nuit, vert foncé, rouge bordeaux .
Dés que la frontière est passée, le désert est recouvert de sacs plastique, de poubelles de toutes sortes. En fait, nous nous rendrons compte plus tard que cette « saleté » ne se trouvait qu'à cet endroit. En effet, la propreté que nous avions noté dans tous les pays traversés est encore de rigueur en Ouzbékistan : héritage de la période soviétique???
Nukus, première ville de l'Ouzbékistan. Nous cherchons tout d'abord à changer de l'argent. Pas aussi facile qu'on pourrait l'imaginer! La première banque visitée n'a pas assez …..d'argent liquide! De 200€, nous proposons de ne changer que 20€? 10€? Rien n'y fait, il faut chercher une autre banque! Nous tournons en rond sans la trouver puis demandons à une jeune femme. Surprise! Elle parle anglais, et nous propose tout de suite de nous montrer le chemin. Sa présence ne sera pas superflue ; la deuxième banque n'a pas non plus assez d'argent; par contre, la troisième nous changera nos 200€ mais en billets de 500 Sums, 800 billets..... heureusement que j'avais mon sac à dos!!!!!! De toutes façons, la plus grosse coupure est de 1000 Sums.
Nous sommes restés avec cette jeune femme qui s'appelle Kate et est prof d'anglais. L'après-midi, nous allons parler de la France et de l'Allemagne aux élèves de son école.
Passage du fleuve Amou Daria. Ce fleuve alimentait la Mer d'Aral, mais il n'a aujourd'hui plus rien du fleuve tumultueux (d'ou vient son nom).
Khiva. Ville ancienne, un des joyaux de l'Ouzbékistan! Un peu comme Carcassonne, c'est une ville où n'habite que peu de monde à part hôtels et restaurants. Un ensemble de monuments, madresa, mausolées,.... des ruelles délicieuses et des toits en coupoles recouvertes de céramique verte.
Nous avons flâné dans la ville, nous nous sommes arrêtés pour regarder et parler avec les marchands, trainé dans le souk magnifique situé juste à côté de la ville ancienne mais où bien peu de touristes ne s'aventurent. Il est vrai qu'à côté des merveilles de Khiva, le souk n'est pas grand-chose!
Et pourtant! C'est là qu'est la vie de l'Ouzbékistan, ses couleurs, ses parfums, ses sourires! Pas dans un monde artificiel fabriqué exclusivement pour le tourisme.
Nous avons vécu aussi à Khiva ; quatre jours passés au coeur de la ville ancienne, la porte du fourgon donnant directement sur le plus imposant des minarets. Nous sommes devenus la nouvelle attraction de Khiva et bien souvent, des ouzbecks passaient en jetant un regard discret vers l'intérieur du fourgon, et tous les guides parlant français sont venus discuter avec nous, nous fournissant de précieux renseignements pour notre voyage.
Flâner dans Khiva le matin, avant l'arrivée des boutiquiers, dans des rues vides, les monuments colorés du rose du soleil levant, pas un bruit sauf celui des balais nettoyant le sol, le sourire et les salutations des balayeuses aux robes colorées, un moment de pure merveille......
Et Khiva, ce sera aussi notre première invitation dans une famille. Que de tendresse sur les visages de ces femmes qui ne nous ont jamais vues et ne nous reverront peut-être jamais! Ici, on peut parler de tout, des mariages avec un sourire radieux, mais les visages deviennent graves lorsqu'on évoque les années avant 1992.
Jamais il n'y a eu autant de monde dans notre fourgon!!!!!!
Nous partons pour les citadelles du désert, des forteresses aux murs effondrés. On le comprend! Certaines ont près de 2000 ans et on reste admiratif devant ces cités qui ont su résister aux vents agressifs, à la pluie, au temps.
C'est seulement devant Temujin devenu Genghis Khan qu'elles ont dû s'incliner. Ce sont des moments de grande émotion que de flâner dans ces ruines au soleil levant, au soleil couchant, loin du bruit des groupes de touristes et de retrouver les ombres de ces glorieux disparus.
Assis devant notre fourgon, en compagnie des ânes et des moutons qui viennent nous rendre visite, nous contemplons le spectacle superbe de la citadelle d'Ayaz Kala disparaître dans la nuit.
Partis faire une longue ballade dans le désert pour rejoindre un grand lac salé,
nous voyons des geckos, presque transparents et minuscules qui courent partout, très rapides,
nous rencontrons des traces de scarabées, de lézards, d'oiseaux et pleins d'autres que l'on ne peut identifier ; tout cela se croise en tous sens ; là on remarque le chemin d'une tortue, puis de deux, puis de nombreux trajets qui contournent un lac salé. Nous n'avons pas pu les suivre assez loin pour découvrir où tout ce monde se rendai t; et de plus, les traces sont pratiquement symétriques et il est difficile de savoir « Where do you come from? » ou »where are you going to? » (les routards comprendront.....)
Nous nous empressons de faire demi-tour en voyant le ciel se couvrir de gros nuages noirs menaçants. Quelques gouttes de pluie nous rattrapent, mais ensuite, à l'abri dans le fourgon, un vent violent se lève. Les Sylphes se jouent de nous, ballotant le fourgon dans tous les sens comme un navire perdu en pleine tempête. La citadelle a disparu dans le vent de sable, nous sommes isolés au milieu du désert, et pourtant, nous sommes bien...
Le lendemain, un ciel bleu magnifique accompagné d'un soleil éclatant nous accueille dés notre lever. Pourtant, il ne fait que 1° à 7 H, mais la température montera jusqu'à 16° dans la journée, le soleil est très chaud, et la lumière aveuglante.
Sur la route vers Boukhara, nous découvrons par hasard une autre citadelle en plein centre d'un village. Dés que nous sortons du fourgon, un groupe d'enfants nous rejoint. Ils sont charmants, se prêtent à nos séances de photos et de films avec plaisir.
Cette citadelle est immense, et là encore, pas un touriste, juste un troupeau de chèvres et son berger. Ces citadelles sont tout à fait impressionnantes, et on se demande comment les murs de briques recouverts de pisé ont pu ainsi résister au temps. Au moment de partir, une femme nous invite à boire un thé chez elle ; devant notre refus (Boukhara est à 450km!), elle ne fera que des sourires. Nous partirons avec des grands gestes des mains de part et d'autre et de baisers envoyés! Quel accueil chez ces ouzbeks!
Ici nous sommes dans le désert, le vrai, celui que l'on aime ; le désert où il n'y a rien, tellement rien que l'on ne peut dire pourquoi on l'aime tant. Peut-être seulement parce qu'il n'y a rien.... Pas un bruit, parfois on croise un autre véhicule, sinon rien. Mais si on y regarde de plus près, il y a plein de choses à voir! Une petite touffe d'herbe qui émerge, une fleur qui se dresse, des traces d'animaux, partout et dans tous les sens. N'y-a-t-il vraiment rien dans le désert? Là un fennec traverse la route et s'arrête un peu plus loin pour nous regarder, dressant ses petites oreilles pointues ;
je dis à Klaus : "Tiens, un fennec! "
Le fennec dit : "Tiens, des touristes! "
puis c'est un petit rongeur qui trottine devant nous et s'arrête au bord de la route, nullement effrayé.
Dans le désert, les couleurs se déclinent dans les roses violacés, une touche d'ocre jaune pour le sable, un peu de gris ou de bleu pour le ciel, c'est selon. Une uniformité de tons qui fait que c'est beau et l'on est heureux, et on se regarde en souriant; on a retrouvé le désert...
Et puis, enfin, il fait beau!!!!! Dans le nord, le ciel est bleu avec des températures assez basses le matin. Plus on descend dans le sud, plus il fait chaud. De plus, en approchant de Boukhara, les feuilles apparaissent de plus en plus sur les arbres. Ici, pour nous, c'est l'explosion du printemps, un océan de verdure, et des températures estivales. A l'heure où je vous écris de Boukhara, il fait 24° ; On dîne en tee-shirt sous les arbres. Quel changement!
Mais Boukhara fera l'objet d'un autre article, alors à bientôt!